Dans les coulisses de l’APP
C’est moi, l’Inspection.
On m’imagine souvent sévère, crayon à la main, carnet prêt à contrôler. Mais ce soir, j’ai décidé de quitter le parterre des spectateurs pour me faufiler… dans les coulisses de l’IFEAP.
Et quel spectacle !
Je me tiens dans l’ombre, juste derrière le rideau. Bientôt, 260 enseignants feront leur entrée en scène. Certains découvrent leur rôle pour la première fois, d’autres ont déjà foulé les planches du métier. Tous, pourtant, partagent le même trac : celui d’affronter les regards d’une classe.
Je regarde les coulisses s’animer.
Les cinq formatrices-intervenantes d’APP s’avancent, comme des partenaires de jeu expérimentées. Elles ne se contentent pas d’apporter un texte ou un savoir-faire : elles dialoguent avec les personnalités, les histoires, les habitudes de métier. Parfois, elles invitent à déconstruire doucement ce qui semblait aller de soi, à requestionner des évidences. Elles savent que l’approche capacitaire, l’alignement pédagogique ne s’apprennent pas par cœur. Toujours avec délicatesse, elles ouvrent des chemins nouveaux.

Un peu plus loin, Fanny est au pupitre. Elle n’a pas besoin de projecteurs pour briller. Régisseuse attentive, elle ajuste les tempos, fluidifie l’ensemble, répond aux contraintes de chacun. Grâce à elle, la mécanique tient, et l’harmonie s’installe.
Et puis, il y a la metteuse en scène. Céline observe, guide, encourage. Elle connaît ce vertige : autrefois, elle aussi est montée sur scène pour la première fois. Elle sait la valeur d’un premier acte rassurant, d’un souffle discret qui murmure « tu n’es pas seul ».
Non, APP n’est pas une pièce parfaite. Elle n’a pas de baguette magique. Elle n’efface pas les doutes, elle ne résout pas toutes les difficultés. Mais elle amorce quelque chose : un premier pas, une respiration, une confiance. Une manière de rappeler à chacun qu’il n’est pas seul à jouer ce rôle nouveau.
Le rideau s’ouvre.
Les enseignants avancent.
Le spectacle de leur carrière commence.
Dans les coulisses de l’IFEAP, on sourit : la pièce peut se jouer. Moi, je valide (… pas).
